Enseignante en collège en Seine-et-Marne et membre de l’association Coopmaths, je partage ici mes usages de la plate-forme MathALÉA pour mes élèves.

Dans le Labomaths de mon collège, où nous avons également un Learning Lab, nous nous intéressons aux derniers apports de la recherche en sciences cognitives : répétition, rétro-action, largement mises en avant par les chercheurs dans le processus de mémorisation ; je les ai trouvées avec MathALÉA.

MathALÉA dans la classe

Dans les collèges de Seine-et-Marne, nous ne sommes pas équipés d’un ordinateur ou d’une tablette par élève. Nous disposons d’une quinzaine de PC portables pour l’équipe de maths, que nous avons décidé de nous partager pour avoir chacun trois PC en permanence dans nos salles.

Lorsque nous identifions des élèves en difficulté, ce système nous permet de bien leur expliquer les attentes, et de les entraîner avec des exercices à données aléatoires pour qu’ils se sentent plus à l’aise et confiants. Même si les exercices sont faits sur ordinateur, je tiens à la trace écrite sur le cahier.

La répétition permet d’ancrer un processus ; la rétro-action immédiate permet de vérifier la démarche, corriger rapidement les erreurs éventuelles, et rassurer l’élève lorsqu’il a compris. Après quelques réussites, l’élève, plus à l’aise, reprend le parcours d’exercices de l’ensemble de la classe.

Je peux également choisir et modifier des paramètres pour donner une liste d’exercices de difficulté croissante.

L’évaluation par contrat de confiance

J’utilise aussi MathALÉA pour concevoir mes évaluations : je peux ainsi générer plusieurs sujets avec leurs corrections.

N’étant pas (encore) très à l’aise en $\LaTeX$, il m’arrive souvent d’intégrer dans un traitement de texte des captures d’écran du pdf généré : grâce aux divers sujets générés, je peux facilement proposer aux élèves de refaire une évaluation similaire s’ils n’ont pas réussi la première fois. Je conserve alors le meilleur résultat.

Et, pour que les élèves sachent ce sur quoi ils vont être évalués, je partage avec eux, dans le cahier de textes « ProNote », un lien d’entraînement avec les mêmes exercices mais des valeurs différentes. Au fil de l’année, ils sont de plus en plus nombreux à s’en saisir : pour savoir quoi réviser, mais aussi pour s’assurer qu’ils maîtrisent les compétences et les savoir-faire en jeu.

Le travail hors classe

Il m’arrive régulièrement de donner du travail aux élèves avec MathALÉA. La plate-forme est prévue pour une utilisation sur ordinateur, tablette ou smartphone : les élèves peuvent donc tous faire le travail demandé.

Mes objectifs peuvent être multiples : révisions, entraînement à une date donnée (si les heures sont mal réparties dans la semaine), vérification de pré-requis à un nouveau chapitre… Je sélectionne alors les exercices, avec leurs paramètres, et je copie le lien que je colle dans Capytale. Je m’assure alors que les énoncés seront tous différents, avant de générer le lien pour les élèves.

Je peux choisir de proposer ou non aux élèves de refaire l’exercice pour obtenir un meilleur score.

Une fois le travail fait, je peux consulter les résultats de mes élèves.

Les rituels en classe

La question QCM de début d’heure

À l’entrée en classe, je démarre chaque cours par une question QCM. Dans mon collège, nous avons décidé en maths d’utiliser des cartes Plickers et de mutualiser nos questions. Il est également possible d’utiliser l’outil QCMCam qui propose les mêmes fonctionnalités, sans limitation du nombre de questions par série.

L’idée est d’aider les élèves à entrer doucement dans le travail : j’affiche la question au tableau pendant que je fais l’appel, et les élèves réfléchissent à la question puis indiquent leurs réponses en orientant leurs cartes pour faire figurer la réponse en haut.

L’appli sur mon smartphone me permet de recueillir l’ensemble des réponses, avant de corriger collectivement la question.

Les questions de Course aux Nombres, à faire sans calculatrice ni brouillon, s’y prêtent particulièrement : je n’ai plus qu’à ajouter des réponses en cherchant des distracteurs.

Le calcul mental

 
Après la question QCM, place à 5 questions de calcul mental.

J’ai pour habitude de faire des séries similaires de 5 questions sur le cahier, puis l’évaluation, avant de changer de série.

J’affiche au tableau les 5 questions, que les élèves font dans leur cahier, avant de corriger collectivement.

Avec MathALÉA, je génère en quelques clics mes séries et l’énoncé de l’évaluation. J’aime notamment choisir le format « Course aux nombres » papier pour l’affichage au tableau.

En fonction de la série, il m’arrive aussi de générer un diaporama, avec une durée donnée ou non.

La fin de l’heure

Je garde en fin d’heure quelques minutes pour utiliser des cartes de mémorisation expansée : à la fin de chaque chapitre, je distribue aux élèves les cartes correspondantes, qu’ils placent dans un sachet.

En début d’année, je donne à chaque élève un sachet moyen et 4 petits sachets, qui fonctionnent comme des boîtes de Leitner.

Pour créer ces cartes, j’utilise des énoncés et corrections de MathALÉA, ainsi que le package $\LaTeX$ Profcollege : il me suffit alors de choisir le type d’exercice que je souhaite et de copier-coller le code correspondant. Facile, même pour moi !

Conclusion

MathALÉA m’a permis une différenciation plus facile et plus efficace en classe, et m’a fait gagner un temps fou dans mes préparations (fiches d’exercices, évaluations, rituels).

Mes prochains défis avec MathALÉA :

• prévoir des séances d’exercices et des entraînements de Course aux Nombres en salle informatique (le frein actuel étant le temps nécessaire aux démarrage des sessions des élèves) ;
• apprendre à utiliser AMC pour générer des QCM corrigés par ordinateur ;
• maîtriser $\LaTeX$ suffisamment pour créer mes propres documents avec la mise en page souhaitée.

Et vous, quels sont vos prochains défis avec MathALÉA ?

Les chantiers de pédagogie mathématique n°203 janvier 2025
La Régionale Île-de-France APMEP, 26 rue Duméril, 75013 PARIS