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Une escale d’une heure en classe mutuelle
Article mis en ligne le 29 juin 2018
dernière modification le 24 février 2019

par Germain Roussas

J’entre dans la classe de Brice avec devant moi une classe de première STI2D. La salle est disposée en « ilots » avec cinq tableaux. La salle de classe comporte une clochette, une pile de brouillons, un pot à stylos et à feutres et une pile de feuilles de cours.

L’ambiance est particulièrement calme, le début de cours consacre cinq minutes à la méditation. Brice met fin à ce temps avec une petite clochette. Il présente le thème (calculs de nombres complexes et affixes de points) et commence ses deux premiers « CQFR » (Ce Qu’il Faut Retenir). Il s’agit d’une courte phase d’exposition ou il expose l’essentiel du cours permettant de résoudre les exercices proposés. Il annonce ensuite l’objectif concernant la feuille d’exercices distribuée.

Les élèves pour la plupart déjà placés, ceux qui ne sont pas à la place « habituelle » se mettent dans leurs groupes et se mettent en activité. Ils lisent l’énoncé (qui tient sur une feuille) puis commencent leurs recherches sur feuille puis prennent des feutres et se mettent à écrire et réfléchir sur le sujet sur les différents tableaux de la salle de classe. L’enseignant passe voir les différents groupes. L’énoncé fait débat et les élèves en discutent entre-deux et appellent éventuellement l’enseignant.

Les deux phases de recherche organisées durent entre 15 et 20 minutes. Brice arrête ces phases de recherche à l’aide de la clochette. Il a également un « buzzer » permettant de calmer le groupe-classe lorsqu’il est trop bruyant. Il effectue un bilan intermédiaire puis une correction, pose des questions sur l’énoncé, commente avec les élèves ce qui est écrit sur des tableaux bien choisis (avant, il avait précisé aux élèves de ne pas effacer certaines parties des tableaux pour les ré-exploiter). L’heure se termine par une phase de synthèse utilisant les différentes productions écrites des élèves qu’ils commentent ensemble.

J’ai beaucoup apprécié voir ce temps de recherche collectif au cours duquel beaucoup de questions ont été posées par les élèves concernant l’énoncé proposé par Brice. La flexibilité de la « classe mutuelle » mise en place est un avantage : en effet, il accorde un ou plusieurs temps dans la semaine pour ces séances en « classe mutuelle » mais ne fait pas cours systématiquement avec cette organisation.

J’ai également apprécié le fait d’utiliser des moyens alternatifs à la voix pour demander le silence, la ritualisation de certains moments, le fait de mettre à disposition un peu de matériel pour chercher et d’organiser la salle pour que les élèves puissent chercher. Par ailleurs, les élèves n’ont pas l’impression de « prendre de risque » car l’enseignant s’intègre dans le travail de recherche.

Dans la cité scolaire, Brice semble avoir séduit un grand nombre de collègues de différentes disciplines qui veulent tenter l’expérience dans leur salle de classe, ne serait-ce que pour pousser les élèves à gagner en autonomie, chercher, être plus actifs, gérer leur temps mais également changer de posture en s’intégrant différemment dans le groupe classe. Les collègues ne le voient pas comme une prise de « risque » car un rituel de « classe mutuelle » peut aussi être mis en place ponctuellement, ce qui peut faciliter l’adoption progressive de nouvelles modalités pédagogiques.

 

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Les Chantiers de Pédagogie Mathématique n°177 juin 2018
La Régionale Île-de-France APMEP, 26 rue Duméril, 75013 PARIS